Elle m'observe. Guette mes larmes, taquine mon âme. Le trou revient absorber ce que je suis, ce que j'ai construit. Je suis incapable alors de penser sainement: chaque point que je m'évoque est une vérité. Dur de ne pas s'affaisser. Ne pas Se Flageller. Faire subir ainsi qu'aux autres, je me vois tant impuissant, autant que ces êtres qui m'entourent. La sensation est semblable à un soufflé : des jours pour gonfler, un instant pour fondre. Aurais-je été en sucre que le café m'aurait déjà tout absorbé. Voilà pourquoi j'en bois peut-être autant. Tout me touche, tant est rien à la fois. Seul reste le besoin de tristesse, le besoin d'extraire ce qui m'effleure. Pourtant je ne ressens pour ainsi dire, rien. Ni libido, ni faim, ni fatigue. Mon corps ne tient plus à survivre. Mes sens sont absents d'éprouver. Est-ce une punition ou une mise en garde pour jouer à mon propre garde-fou ? Je ne sais, ça s'érode, chaque fois. Je crois qu'à l'idée d'une pierre, je devrais plutôt y identifier une plante: robuste les jours de pluie, murit et fleuri, un coup de vent l'emporte alors qu'elle fâne. Brise du matin ou tempête du soir, qu'importe, je retombe. Mais finalement, je ne cesse de repousser. Repousser les limites, aboutir toujours plus les fruits de ma création. à cette falaise effritée que je ne suis plus, à cette plante que je suis devenu.
