Je n'ai jamais aimé les ciels lisses. Sans empruntes, semblable à des mers d'huile où le temps ne fait que glisser. Dans cet immobilisme, mon regard y devient léthargique, cherchant le nuage, qui en toute sérendipité viendrait troubler ces eaux. Ces temps maussades, fraîchement agréables, attroupent des moutons gris se traînant mollement. Le calme est présent, pourtant il est manifeste qu'il ramène des souvenirs passés. Une langueur feinte comme autant de fleur, avec pour seule histoire, l'unique souvenir d'un été. Luminosité tamisée sans romantisme, mon être prend plaisir à sentir le vent léger lui souffler quelques murmures. Est-ce à la disparition d'un brasier ardent porté par l'été que mon corps se sent soudainement reposé ? Ondes apoplectiques sur des couleurs ternes, l'automne m'a toujours paru charmant. Grand gaillard chantant, il accorde une longue valse lancinante aux délectables sons de chocolat chaud lentement remué, à mon corps fatigué par l'été. Ce goût doux-sucré suinte l'odeur de pensées apaisées.
