Ivresse d’un corps sans énergie, dérapage à ne plus se sustanter. Quel doux recueil de savoir que la dernière maîtrise de soi est un acte de froideur envers son âme : ni compassion, ni instinct; un simple contrôle absolu sur ce qui devrait être un festin. Chaque informations ingurgitées torturent de questions, des tourments qui ne devraient être par la raison. D’abord les fourmillements dans les mains, puis le creux qui se fait dans les entrailles. Une forme absurde de repli sur soi, empêchant le cerveau de nourrir toute réflexion, car il ne peut se gonfler d’air Bien que sa pensée ne soit que souffle. Vient les mâchoires serrées, la langue qui tire, un état second de transe. Un fléau de pantin : si je cours, je m’épuise. Le coeur réagit, bat plus fort, il se sait menacé par le cerveau, plus fort encore. Ne peut être explicable un ressenti de chair, il va s’insinuer par micro-parcelle dans les chemins d’assurance. Persuadé d’être sur la solution, le monde s’effrite Alors les jambes ne tiennent plus et les lames montent, ce n’est pourtant pas si difficile d’alimenter son antre. Cette angoisse perpétuelle de dépasser figée en symbole périssable Tu peux le toucher de tes mains, le palper de tes seins, caresser la douce côte qui ressort Utopie en sacre de l’invisibilité à toi qui voudrait qu’on te félicite d’exister Ton contrôle est vain, mais il t’alimente.
